A une trentaine de kilomètres de Luchon, Saint-Bertrand-de-Comminges est une ancienne cité romaine devenue haut lieu de pèlerinage sur le chemin vers Compostelle.
De Lugdunum à Saint-Bertrand-de-Comminges
Saint-Bertrand-de-Comminges - ou plutôt « Lugdunum » -, est née en 72 avant l’ère chrétienne dans la plaine de Valcabrère qui accueillit en son temps les légionnaires de Pompée. La florissante cité romaine se développe encore au Vème siècle autour d’une basilique paléochrétienne. Des remparts sont alors construits au sommet du site et la population se répartit entre la ville basse et la ville haute. Aujourd’hui, le village a non seulement conservé cette double structure mais aussi de nombreux vestiges du site antique de Lugdunum : thermes du nord, forum, théâtre, grand marché couvert, camp militaire… La construction de la cathédrale est entreprise à la fin du Xème siècle, à l’initiative de l’évêque Bertrand de l’Isle qui meurt en 1123. La cité épiscopale, prenant le nom de son évêque canonisé en 1222, devient Saint-Bertrand-de-Comminges et attire les premiers pèlerins. Le village devient un haut lieu de pèlerinage sous l’impulsion de l’évêque Bertrand de Got, futur pape Clément V, qui décide de transformer la cathédrale et d’y installer les reliques de son prédécesseur dans un reliquaire bien en vue afin de faciliter la vénération des fidèles. L’établissement, au XVIème siècle, de la confrérie de Saint-Bertrand au sein de la cathédrale, assure le rayonnement de la cité épiscopale jusqu’à la suppression du diocèse de Comminges en 1793.
Au pied des Pyrénées, une étape du pèlerinage vers Compostelle
Depuis son classement parmi Les Plus Beaux Villages de France (1982) et l’inscription, par l’UNESCO, d’une grande partie de son patrimoine religieux au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle (1998), Saint-Bertrand-de-Comminges a retrouvé un second souffle. Touristes et pèlerins viennent en nombre chaque année et se croisent dans la ville haute. Cernée de remparts et percée de trois portes, elle rappelle, par ses constructions médiévales, ses nobles demeures et ses maisons à colombages des XVIIème et XVIIIème siècles, quelle cité prospère elle fut jusqu’à la Révolution. Joyau de l’art romano-gothique, l’imposante cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-de-Comminges est bien sûr le point fort de la visite. On y admire notamment le chœur avec ses 66 stalles sculptées dans le chêne ou l’exceptionnel orgue d’angle qui attire chaque été les meilleurs organistes du monde lors du Festival du Comminges. Sur le parvis de la cathédrale, un ancien couvent abrite « Les Olivétains », centre culturel et touristique départemental. A 2 km en contrebas, la basilique Saint-Just-de-Valcabrère (XIIème siècle), en partie constituée des vestiges de la ville antique, offre un magnifique point de vue sur la cathédrale, le village et les Pyrénées en arrière-plan … A juste titre, l’ensemble du site Saint-Bertrand-de-Comminges Valcabrère compte parmi les Grands Sites d’Occitanie.