Aux confins de l’Isère et de la Drôme, aux portes du Vercors, Saint-Antoine-l’Abbaye anime son riche patrimoine médiéval et religieux par une vie économique et culturelle intense.
Une abbaye aux portes du Vercors
Au cœur d’un paysage vallonné qui s’étend jusqu’au massif du Vercors, l’imposante abbaye de Saint-Antoine veille toujours sur le village auquel elle a donné son nom. L’histoire commence en 1070, lorsque les reliques de saint Antoine l’Egyptien sont ramenées de Constantinople par Geilin, seigneur local, et déposées au village de La Motte aux Bois qui devient alors Saint-Antoine. En 1088, sous la surveillance des bénédictins, débute alors la fondation d’une église destinée à abriter les précieuses reliques auxquelles on attribue la vertu de soigner le "mal des ardents", un empoisonnement du sang provoquant état convulsif ou gangrène. Pour soigner les malades, une Maison de l’Aumône est également construite par des frères et sœurs hospitaliers. Leur rôle croissant au fil des siècles suscitera nombre de conflits avec les bénédictins qui seront définitivement congédiés en 1297. La Maison de l’Aumône est alors élevée au rang d’abbaye, tandis que les hospitaliers deviennent chanoines réguliers de l’ordre de saint Antoine. Les pèlerins affluent en nombre et l’Ordre est à son apogée aux XIVe et XVe siècles. Des travaux sont entrepris pour agrandir l’abbaye le long de laquelle se développe un village de notables que l’on protège de remparts. Les travaux de reconstruction engagés sur l’abbaye au XVIIème siècle, à l’issue des Guerres de Religion, permettent aujourd’hui au visiteur de découvrir l’une des plus remarquables réalisations gothiques de la région.
Saint-Antoine-l’Abbaye, cité médiévale et culturelle
Si l’ensemble abbatial constitue le fleuron du patrimoine architectural de Saint-Antoine, il ne doit pas occulter pour autant la beauté intrinsèque de la cité médiévale et l’intérêt de ses différents "quartiers". Ainsi, le haut du bourg où se trouve l’abbatiale se distingue par ses demeures élégantes en pierre de molasse, aux façades percées de fenêtres à meneaux qui s’égrènent le long de la Grand Rue où cohabitaient autrefois nobles et bourgeois de l’industrie textile. En empruntant des « goulets », ruelles étroites à demi-couverte et pavées de galets, on accède à la Rue basse et aux placettes du cœur économique du village avec ses anciennes échoppes à colombages et sa halle médiévale. Un peu à l’écart, tout en bas du village, le faubourg est un ensemble de maisons simples de torchis ou de galets qui formaient jadis la basse cour d’un ancien château aujourd’hui disparu. Très attaché à ses origines historiques comme en témoigne le succès de sa fête médiévale organisée chaque année en août, Saint-Antoine-l’Abbaye a su développer une offre culturelle variée, ancrée à la fois dans la modernité et dans son terroir. De la fête de la truffe au festival de chansons « Pig’halles » en passant par la foire aux antiquaires ou le festival « Textes en l’air » consacré au théâtre contemporain, les plaisirs varient selon les goûts et les saisons ! Une vocation culturelle qui passe également par la présence d’artistes et artisans d’art, visiblement inspirés par l’esprit des lieux…