Entre Agen et Moissac, Auvillar raconte aux pèlerins en marche vers Compostelle l’histoire d’un ancien port de batellerie sur la Garonne.
Auvillar, un port sur la Garonne
L’histoire d’Auvillar est intimement liée à celle de la Garonne. La naissance du port serait issue d’un ancien péage qui existait dès le début du XIIIème siècle et permettait aux Vicomtes locaux de taxer les marchandises étrangères transitant par le village. De nombreuses familles de mariniers s’implantent alors sur les rives du fleuve, autour de la chapelle Sainte-Catherine, leur patronne, tandis que les Vicomtes se font édifier un château sur les hauteurs, bientôt ceinturée de remparts. Altivillaris, Haultvillar, Altavi-illar… Au fil des siècles, l’identité de cette place forte, vigie de la Gascogne contre l’envahisseur anglais, se forge sur sa position dominante. Des fortifications subsiste aujourd’hui la tour de l’horloge, porte monumentale du XVIIème siècle joliment parée de briques et de pierres. Quant au château, seule une place en conserve le souvenir et offre au visiteur une vue imprenable sur la Garonne. Au cœur du village, le Musée du Vieil Auvillar, consacré à la batellerie et à la faïence, rappelle les riches heures de cet art local dont les productions étaient exportées via la Garonne, depuis le port. Si l’activité batelière a cessé, Auvillar garde bien vivace sa vocation de cité commerçante. En témoignent sa magnifique halle aux grains circulaire, qui accueille toujours foires et marchés, ainsi que la présence de nombreux commerces et artisans d’art.
En route vers Saint-Jacques-de-Compostelle
Du port d’Auvillar au village situé en contrehaut, il n’y qu’un pas, ou plutôt un chemin : celui du Peyrat, voie antique menant à Saint-Jacques-de-Compostelle par la Via Podiensis, au départ du Puy-en-Velay. Sur le fameux GR65, le village est en effet une étape importante pour les Pèlerins. Ceux-ci sont d’ailleurs représentés par des sculptures disséminées dans le village, en hauteur, sur les façades de maisons ou de monuments. La dimension religieuse d’Auvillar remonte au tout début du XIVème siècle, lorsque la famille de Bertrand de Goth, futur pape Clément V, se voit attribuer les terres d’Auvillar (jusque-là propriété de l’un des fils de Philippe Le Bel). C’est lui qui fait reconstruire la chapelle du port ainsi que l’église Saint-Pierre, à l’extérieur du village. Considérée comme l’une des plus belles du diocèse de Montauban, elle était à l’origine un prieuré bénédictin, rattachée à l’abbaye de Moissac, autre prestigieuse étape sur le chemin de Saint-Jacques. Pour les pèlerins en route vers Compostelle, Auvillar constitue ensuite la dernière halte en Tarn-et-Garonne.