Malgré des siècles d’histoire, on ne retient parfois de certains châteaux qu’un nom d’homme ou de femme qui, en vivant là ou en y passant simplement un séjour, ont participé à l’histoire du lieu et ont contribué à la sauvegarde du monument. Homme d’histoire ou femme du show-business, découvrez quelques-unes de ces histoires d’amour entre un château et un personnage illustre.
Le château d'Estaing (Aveyron) fut la demeure de l'illustre famille d'Estaing pendant près de 800 ans ! Du compagnon d'armes de Richard Coeur de Lion à l'amiral de France, en passant par les évêques et gouverneurs du Rouergue, on retrouve ce nom un peu partout en France, et surtout dans le Rouergue. En 1794, le château est confisqué par l'Etat en tant que Bien National et revendu par lots, puis accueille, à partir de 1836, une congrégation religieuse de soeurs.
Le château est racheté en 2005 par une SCI constituée par Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République française (1974-1981). Pour la petite histoire, c'est en 1922 que la famille Giscard obtient, par décret du Conseil d'Etat, la possibilité d'associer à leur nom celui de leur ancêtre Lucie-Madeleine d'Estaing. Grâce à ce nouveau propriétaire, le château retrouve un second souffle. De nombreux travaux d'embellissement lui permettent désormais d'accueillir les visiteurs à la découverte d'une exposition sur la vie de l'ancien Président.
Le château de Montrésor (Indre-et-Loire), d'architecture Renaissance (il reste tout de même des vestiges d'un château médiéval), fut connu au XVème siècle pour avoir été le château de coeur d'Imbert de Bastarnay, riche conseiller du roi Louis XII. Mais son décor actuel, de style second Empire, on le doit au comte polonais Xavier Branicki, aide de camp du tsar Nicolas 1er puis exilé politique, qui acheta le château en 1849 et lui donna son âme slave si particulière.
Grâce à lui, le château dispose aujourd'hui d'une des plus grandes collections d'oeuvres d'art polonaises en france (tableaux, pièces d'orfèvrerie) et d'une importante bibliothèque de plusieurs milliers de tomes. Le château est ouvert aux visites, de même que son parc, d'esprit romantique, offrant de très beaux points de vue sur l'Indrois.
C’est la famille de Caumont, propriétaire du château de Castelnaud (Dordogne), qui fit construire le château au XVème siècle, pour faire plaisir à Madame qui trouvait le logis du château de Castelnaud peu à son goût. Mais le château des Milandes est plus connu aujourd’hui pour avoir été la demeure de Joséphine Baker au XXème siècle (le château bénéficie d’ailleurs du label « Maison des Illustres »). Danseuse de revue noire américaine, puis chanteuse, Joséphine Baker était connue pour sa générosité, ce qui l’a probablement conduite à perdre le château à la fin des années 60, où, endettée, elle dût reprendre ses activités d’artiste jusqu’ à son décès en 1975.
Lors de la visite du château, outre les éléments architecturaux et des éléments sur la famille Caumont, vous découvrirez tout de la vie d’exception de cette femme au grand cœur. Les jardins du château, classés « Jardin Remarquable », complètent la visite.
L'histoire du château de Belcastel (Aveyron) commence au IXème siècle. Abandonné au XVème siècle, il fut conduit à la ruine par un propriétaire qui revendit ses parements. Il ne renaîtra de ses cendres qu'en 1973, lorsque l'architecte Fernand Pouillon découvre Belcastel et les ruines de son château. Rendu célèbre pour la reconstruction du Vieux Port à Marseille après les bombardements nazis, Fernand Pouillon a également participé à la construction de nombreux logements sociaux en Algérie notamment, ou à de nombreux complexes touristiques.
Fernand Pouillon entreprend en 1974 une reconstruction totale du château, qui durera 8 ans, et en fait son hébergement principal. Décédé en 1986, il est enterré au cimetière de Belcastel, de façon anonyme, tel que demandé dans ses dernières volontés. Le château est aujourd'hui ouvert aux visites, et accueille notamment des expositions d'art contemporain.