A une trentaine de kilomètres de Lyon, dominant la plaine de l’Ain, Pérouges a patiemment restauré depuis des siècles son architecture typique du Moyen Âge.
Pérouges la médiévale
Comme toute cité médiévale, Pérouges a connu une alternance de périodes florissantes et d’époques plus agitées… Dès le Moyen Âge, la prospère cité de tisserands jouit de sa position stratégique sur le plateau de la Dombes et sur la route des foires entre Lyon et Genève. Au XVème siècle, le village passe tour à tour des mains des Dauphinois à celles des Savoyards puis, au XVIème siècle, subit les guerres de religion. Pourtant, de multiples témoignages du passé médiéval de Pérouges sont parvenus à traverser les siècles. La porte d’En-Haut, par laquelle on pénètre actuellement dans la cité, est splendide avec sa lourde porte et donne accès à l’église-forteresse du XVème siècle, unique dans l’Ain. L’ancien tracé des remparts donne au bourg sa forme elliptique. La porte d’En-Bas, presque entièrement détruite lors du dernier assaut dauphinois, offre un très beau panorama sur Meximieux et la vallée de l’Ain. L’Hostellerie du vieux Pérouges, superbe maison à pans de bois du XIIe siècle reste une institution sur la place du Tilleul où trône toujours l’arbre planté juste après la Révolution… Finalement rattaché au Royaume de France en 1601, Pérouges connaît alors une véritable période de prospérité autour du tissage et de la viticulture.
De la Renaissance à la renaissance
Cette période faste de la Renaissance a elle aussi laissé son empreinte dans le patrimoine exceptionnel de Pérouges. Au fil de la balade sur les galets inégaux dénichés dans le sol de la Dombes, les échoppes et les demeures de tisserands aux façades à encorbellement, parées de fenêtres à meneaux, côtoient quelques maisons de notables. Cette période florissante est probablement la dernière que connaît la cité avant de frôler la disparition au début du XXème siècle. Désertée par ses habitants, elle est au bord de la démolition lorsqu’en 1911, artistes et notables créent, sous l’impulsion d’Anthelme Thibault, propriétaire de l’une des six dernières maisons habitées du village, le Comité du Vieux Pérouges. Cette initiative obtient le soutien d’Édouard Herriot, alors Ministre des Beaux-Arts (et futur Maire de Lyon) qui devient d’ailleurs propriétaire à Pérouges. Grâce au travail acharné de ces passionnés, le village signe alors "sa" renaissance. C’est en puisant dans son passé de cité marchande que Pérouges battit aujourd’hui son avenir et accueille artistes et artisans d’art, gardiens vivants et créatifs de de ce lieu magique devenu l’un des “Plus Beaux Villages de France” !